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Fiesque (concert version), Montpellier, 27 July 2006
Photo of Roberto Alagna in Fiesque © Luc Jennepin / Festival de Radio France et de Montpellier


Une fiesque flamboyante, Les Echos, 31 July 2006
Fiesque, l'infortuné opéra d'Edouard Lalo..., Metro France, 28 July 2006
Estreno mundial de la primera opera de Lalo, Mundo Clásico, 9 August 2006  [extract]
Création concertante de Fiesque, premier opéra de Lalo, Res Musica, 3, August 2006 [external link]
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Une fiesque flamboyante
Michel Parouty, Les Echos, 31 July 2006

Le premier opéra de l'auteur du « Roi d'Ys » a attendu cent vingt ans sa création. Avec Roberto Alagna, Michelle Canniccioni. Direction musicale : Alain Altinoglu.

Commencerait-on enfin à s'intéresser de près au XIXe siècle lyrique français, sempiternellement limité aux titres les plus connus de Berlioz, Gounod, Massenet ? Creusant inlassablement son sillon, le Festival de Radio France et de Montpellier a mis à son programme « Fiesque » d'Edouard Lalo. Plus qu'une exhumation, une résurrection. Lalo (1823-1892), dans la mémoire des mélomanes, se résume aujourd'hui à peu de chose : la brillantissime « Symphonie espagnole », et, moins fréquemment, l'ouverture du «Roi d'Ys», superbe ouvrage que les théâtres négligent - mais Saint-Etienne le remet à l'honneur la saison prochaine.

Et «Fiesque» dans tout cela ? Jamais, de son vivant, l'auteur ne put le faire représenter. Il l'écrit entre 1866 et 1868, lui qui n'avait jusqu'alors jamais pensé à l'opéra (pourtant le plus sûr moyen de se faire connaître) et le dédie à sa seconde épouse, cantatrice. Est-ce le sujet emprunté à Schiller qui l'inspire, lui, le fervent républicain hostile à Napoléon III ? Charles Beauquier, écrivain, polémiste et politicien tire du drame allemand un livret qui met en scène le comte Fiesque, chef d'une conjuration destinée à destituer le doge Doria, et qui se prend au jeu du pouvoir. La personnalité du librettiste, le sujet, jugé scabreux ? Les projets de représentations à Paris n'aboutissent pas. Plus tard, La Monnaie de Bruxelles jette l'éponge elle aussi. Lalo réutilisera la musique dans des oeuvres ultérieures. Et c'est bien dommage, car le tempérament du musicien éclate à chaque instant dans cette fresque où l'orchestre est aussi somptueusement traité que les masses chorales, où le sens du grandiose, hérité de Berlioz et de Meyerbeer, va de pair avec un lyrisme généreux à la Gounod. On en oublie une intrigue confuse, un texte accablant de médiocrité, qui pose de sérieux problèmes de prosodie.

Le clou du festival

Pour ce concert, clou du festival, René Koering, directeur artistique du festival, avait réussi à convaincre de grands noms du chant. Du couple Roberto Alagna-Angela Gheorghiu, seul le mari est au rendez-vous. La soprano, qui déclarait pourtant dans le numéro de mai d'« Opéra Magazine » que « les personnages de Fiesque et de Léonore pouvaient nous convenir vocalement... Faire découvrir au public un inédit d'un grand compositeur est un pari extrêmement stimulant, et ce sera forcément intéressant puisque c'est nous qui le faisons », a annulé sa participation, estimant, en fin de compte, que l'écriture du rôle était difficilement compatible avec ses emplois actuels. C'est donc Michelle Canniccioni qui a courageusement repris le flambeau, voix longue, pleine, claire, qui contraste avec celle de Béatrice Uria-Monzon (Julie, sa rivale), timbre de mezzo onctueux, émission fière.

Toutes deux, toutefois, se heurtent souvent à de réels problèmes d'élocution. Une impeccable projection permet à Franck Ferrari de camper un Verrina incisif, et Jean-Sébastien Bou n'a aucune peine à dessiner un Hassan ambigu, dont l'apparente drôlerie peut cacher la noirceur. Roberto Alagna se glisse avec souplesse dans la peau du héros, tête brûlée piégée par sa jeunesse. Après le Cyrano d'Alfano, il prend une fois encore le risque de défendre un répertoire peu fréquenté ; il le fait avec panache mais il est vrai que Fiesque, dans une tessiture qui le flatte, met en valeur ses qualités de musicalité, de diction, de style. Donner aux mots chair et lumière n'a plus de secret pour lui. Alain Altinoglu, architecte et coloriste, dirige avec fougue l'Orchestre de Montpellier Languedoc-Roussillon.

Après ce concert, l'épreuve de la scène est inévitable ; elle est prévue pour 2008 et sera décisive.
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Fiesque, l'infortuné opéra d'Edouard Lalo, créé au Festival de Radio France
Metro France, 28 July 2006

Pour son avant-dernière soirée de concert jeudi, le festival de Radio France a parié sur un opéra quasi inconnu d'Edouard Lalo, qui n'avait encore jamais été joué sur aucune scène du monde, "Fiesque", accueilli chaleureusement par une salle comble, malgré quelques défauts.

"C'est un opéra infortuné car plusieurs fois, il a failli être joué puis il est tombé dans l'oubli", a expliqué à l'AFP Hugh Macdonald, musicologue britannique, professeur d'histoire de la musique à l'Université de Washington à Saint-Louis (Missouri).

En 1868, l'Administration des théâtres avait annoncé un concours lyrique: Fiesque avait obtenu le 3ème prix, ce qui avait suscité un petit scandale car les deux premiers prix étaient allés à des oeuvres d'inconnus, selon le musicologue.

Puis le théâtre de la Monnaie à Bruxelles avait prévu de le monter mais son directeur avait été remplacé et le projet avait échoué. Ce fut ensuite la guerre en 1870. Lorsque le deuxième opéra de Lalo, "Le Roi d'Ys" connu un grand succès dès 1888, Fiesque sombra dans l'oubli.

Composé en 1866-1868, avec l'aide de l'écrivain Charles Beauquier, cet opéra en trois actes s'inspire d'une pièce de Schiller, "la conjuration de Fiesque à Gênes" en 1547.

Fiesque est à la tête d'une conspiration visant à renverser la famille régnante de Gênes, les Doria. Il hésite par ailleurs entre son épouse Léonore et la fille du doge, Julie, dont il est épris. Lorsque Fiesque parvient à ses fins, il doit affronter la méfiance de son vieil ami, le fanatique républicain Verrina, qui craignant ses ambitions, le jette à l'eau, provoquant sa mort.

"Lalo, violoniste expérimenté, compositeur de musique de chambre et de suites d'orchestre, a écrit cet opéra à l'âge de 42 ans: c'est de la musique d'excellente qualité, pleine d'énergie et de vigueur, un nouveau style pour l'époque, plus proche de Bizet que de Gounod", résume M. Macdonald.

L'opéra propose un superbe rôle de ténor, interprété par Roberto Alagna tandis qu'Angela Gheorghiu pressentie pour le rôle de Léonore, a été remplacée au dernier moment par Michelle Canniccioni.

Dynamisé par la baguette d'Alain Altinoglu, l'Orchestre national de Montpellier s'est révélé excellent dans les choeurs, de même que Franck Ferrari dans le rôle de Verrina ou Jean-Sébastien Bou, dans celui d'Hassan, un malfrat à la solde du prince Doria puis de Fiesque.

Quelques décalages dans le chant, quelques notes aigues trop présentes, n'ont pas empêché le public de savourer une pièce entraînante, à l'argument simple et lisible.

Fiesque est peut-être revenu définitivement à la vie puisque sa partition pour piano et orchestre va être publiée par l'allemand Bärenreiter Verlag à Kassel. Cet opéra devrait être joué en version scénique, à Mannheim en 2007 puis à Londres en 2008, a confié M. Macdonald.
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Estreno mundial de la primera opera de Lalo [extract]
Jorge Binaghi, Mundo Clásico, 9 August 2006

[...] Roberto Alagna es, cuando quiere y elige bien el personaje, el gran tenor de este momento: la cualidad del timbre es indiscutible, su extensión notable, su fraseo en la gran línea de la tradición (unas frases triviales del segundo acto destinadas a 'Léonore', que pasarían desapercibidas en los que, con razón o sin ella, se consideran hoy grandes figuras de la cuerda, provocaron perceptible placer, admiración y emoción). Este tipo de personajes es el que mejor le va (lástima que no se dedique a explorarlos con mayor asiduidad y no dedique sus esfuerzos a títulos franceses más dignos de atención que este, aunque no constituyan un estreno mundial, que su autor terminó prohibiendo expresamentea las vistas está el motivo).

Que se haya presentado vestido todo de blanco (con zapatos en punta y tacos del mismo color -no se pudieron tomar fotos del evento, y las que hay de los ensayos no lo muestran en semejante vestimenta) con camisa negra y haya casi bailado algunos números pudo molestar a algunos y ciertamente no ayudó a la seriedad del personaje (tendría que olvidarse un poco de su inmensa recreación del repertorio de Luis Mariano, maravillosa, que en una función de concierto operístico no tiene mucho que hacer). Pero el canto durante toda la noche fue de primera clase (como no lo fue en cambio, pocos días antes, su 'Radamés' en Orange.que ninguno de los otros 'benjamines' sueña por el momento con cantar, aunque todo se andará).[...]
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This page was last updated on: September 1, 2006