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REVIEWS Il trovatore, Chorégies d'Orange, July 2007 |
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Dress rehearsal, Chorégies d'Orange, July 2007 Orange sous le charme de Roberto Alagna en "Trouvère", Tageblatt, 29 July 2007 Le Trouvère porté en triomphe, Classique News, 31 July 2007 Chorégies d'Orange - Teatro Antico: Il Trovatore, OperaClick, 31 July 2007 [excerpt] "Le Trouvère" en direct des Chorégies, Le Figaro, 31 July 2007 _____________________________________________________________________ |
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Orange sous le charme de Roberto Alagna en "Trouvère" Tageblatt, 29 July 2007 Quelque 8.000 personnes dans le théâtre antique d'Orange, sous le charme de Roberto Alagna et de toute l'équipe réunie autour de lui, ont fait samedi soir un triomphe à la première représentation de la nouvelle production du "Trouvère" de Verdi affichée par les Chorégies 2007. Le populaire ténor français chante naturellement le trouvère héroïque Manrico, héros masculin de cet opéra à l'ambiance guerrière et aux débordements lyriques torrentueux qui sera de nouveau à l'affiche mardi 31 juillet, avec retransmission en direct par France 2 et France Musique à partir de 21H30 et "sans doute" en présence du président de la République Nicolas Sarkozy, déjà spectateur des Chorégies en 2006, confirme ce festival. Roberto Alagna qui est un familier depuis 1993 des Chorégies, a notamment à surmonter dans "Le trouvère" les difficultés d'une des fameuses cabalettes de son rôle "Di quella pira l'orrendi foco..."(De ce bûcher l'horrible feu...) Air qui se termine par un appel aux armes et qui, à la création, fut perçu en Italie comme un appel patriotique à l'insurrection contre les occupants autrichiens. Avec un sens très sûr de la scène, un généreux engagement et un souci constant de la ligne de chant -ce qui l'oblige à adapter sa voix, mais à masquer ainsi l'effort-, le ténor arrive à rallier tous les suffrages. Le Marseillais Charles Roubaud, autre habitué des Chorégies, signe la mise en scène avec l'aide du peintre et scénographe Jean-Noël Lavesvre. Sa réalisation ne joue jamais contre le mur acoustique du théâtre antique sur lequel il projette des images vidéo aux effets heureux comme l'ombre d'une branche d'arbre qui remue dans le vent pour suggérer un simple jardin la nuit ou des cierges allumés autour d'un croix pour créer l'ambiance de recueillement d'un couvent etc... Ses déplacements de foules (soldats et Bohémiens dans une Espagne légendaire au XVe siècle) sont efficacement réglés et les éclairages sont utilisés pour concentrer l'attention sur les seuls solistes pour les scènes intimes. La direction musicale est assurée par le chef italien Giandrea Noseda qui, à la tête de l'Orchestre national de France et en tenant compte du plein air, s'efforce de soigner particulièrement le phrasé des chanteurs et la précision rythmique, avec un sens du continuum dramatique, de ses climats et de ses ruptures. Autour de Manrico, Léonore (qui en est éprise), est interprétée par la soprano américaine Susan Neves, Azucena (la Bohémienne qui l'a élevé) par la mezzo géorgienne Mzia Nioradze et le comte de Luna (son rival en amour) par le baryton coréen Seng-Hyoun Ko. Le Trouvère porté en triomphe, Classique News, 31 July 2007 Les près de 8.000 spectateurs du théâtre antique d'Orange ont porté en triomphe la première représentation du Trouvère de Verdi (samedi 28 juillet), porté entre autres par le Manrico de Roberto Alagna. Au mieux de sa forme vocale, affirmant son aisance scénique, le ténor français qui chante à Orange depuis 1993, relève le défi d'un rôle écrasant, dans une fresque lyrique tragique et fantastique qui se déroule en Espagne au XV ème siècle. Le Trouvère de Giuseppe Verdi (notre photo), avec Susan Neves (Leonore), Mzia Nioradze (Azucena), Seng-Hyoun Ko (Luna), Orchestre National de France, direction: Giandrea Noseda. Prochaine représentation: mardi 31 juillet à partir de 20h30. Retransmission en direct sur France 2 et France Musique, dès 20h50. Chorégies d'Orange - Teatro Antico: Il Trovatore Alessandro Mormile, OperaClick, 31 July 2007 [excerpt from the complete review] [...] Qui il tenore nei panni del "mitico" Manrico, uno dei simboli della vocalità verdiana romantica, è il celebre Roberto Alagna, il divo che ha riempito le pagine di quotidiani e rotocalchi di mezza Italia a seguito della chiacchieratissima "fuga" dalla Scala in occasione dell'Aida inaugurale scaligera. E non siamo andati ad Orange con i fucili spianati e la penna intinta nel veleno, ma sicuri che in un luogo dove è amato e canta spesso, certo di godere della stima del pubblico e dei favori dei suoi più fedeli fans, potesse esibirsi riposato e al meglio del suo attuale standard vocale. Dobbiamo riconoscere, e con piacere, che le condizioni di Alagna sembrano essere tornate ad essere, in questa occasione, quelle dei tempi migliori. La voce, per quanto manchi dello squillo necessario nel registro acuto che tutti desiderano quando si pensa a Manrico (il do della «Pira» crea infatti sempre attendismi loggionistici capaci di far scivolare un artista o di portarlo alle stelle del trionfo), è tornata ad essere quella bellissima che abbiamo spesso ammirato. Bella al punto che il fascino del timbro è così malioso e l'arte del fraseggio così tornita che il suo Manrico, complice la bacchetta di Noseda, emerge soprattutto nei cantabili e nelle grandi frasi verdiane dove la voce risuona morbida e carezzevole. Ed ecco un «Mal reggendo all'aspro assalto» che forse non ha nei centri l'affondo di un suono eroicamente svettante, ma sa caricarsi di eleganti nuances. Le stesse che, con esito di rilievo ancor maggiore, Alagna ci regala intonando un «Ah sì, ben mio» da manuale, che il pubblico accoglie con applausi oceanici, cantato con fascino espressivo che lo porta a rendere partecipe ogni accento, curando addirittura ad arte le pause e i sospiri. Deluderà forse rilevare che la «Pira», anche se eseguita con tanto di da capo, sia nobilmente inserita in un contesto araldico che fa del suo personaggio un cavaliere da romanzo di cappa e spada, un provetto spadaccino ammantato di nobile dolcezza più che d'ardita fierezza, attento a guadagnarsi i favori del pubblico non certo per le note acute alquanto sbiadite. Tutto ciò fa di lui, ad di là di ogni evidenziabile limite, un tenore ed un interprete di classe superiore nel panorama, ahimè assai ridotto, di coloro che oggi affrontano la parte di Manrico con risultati di livello. E fra questi Alagna può certo dire la sua, anche per merito di una recitazione che riempie il palcoscenico facendo di lui l'artista capace di dominare la scena con sovrana dimestichezza con la parte. Tirate dunque fuori la penna rossa dal taschino, melomani cari, e se volete siate pronti a sottolineare manchevolezze vocali che in realtà sono ravvisabili in proporzione ben minore rispetto alle qualità che ci confermano in Alagna un timbro tenorile ancora fra i più belli e preziosi attualmente esistenti. [...] "Le Trouvère" en direct des Chorégies Christian Merlin, Le Figaro, 31 July 2007 Un grand moment d'opéra, en dépit d'une mise en scène statique. À l'heure où la mise en scène d'opéra se modernise jusqu'à ébranler les repères d'un public globalement conservateur, Orange reste un lieu de tradition qui oblige à suivre le livret au plus près, en mêlant simplicité et sens du spectacle. Mais il doit tout de même exister un milieu entre les relectures décapantes et la sage mise en place pour laquelle Charles Roubaud a opté dans sa production du Trouvère à Orange : c'est l'opéra d'autrefois, avec défilés militaires pour les choeurs et chanteurs immobiles face au public pour les airs. Esthétiquement, le spectacle est heureux grâce aux costumes toujours adéquats de Katia Duflot, et aux éclairages de Vladimir Lukasevich, qui créent de belles atmosphères. Un travail de pro, mais on a connu Roubaud plus imaginatif. D'autant que le chef Gianandrea Noseda, qui fait magnifiquement sonner un Orchestre national de France en grande forme, peine à imprimer une tension dramatique continue à une soirée qui ne s'enflamme pas. Il est vrai que Le Trouvère, dont l'action, contrairement à un cliché tenace, n'est pas plus compliquée que celle de la plupart des opéras du répertoire, est un dernier hommage de Verdi au bel canto de jadis, avant d'ouvrir une nouvelle ère dans l'histoire de l'opéra. La qualité du chant y prime sur la vérité psychologique, et Toscanini aimait rappeler que, pour réussir Le Trouvère, « il suffit d'avoir les quatre meilleurs chanteurs du monde ». À la première, samedi, le compte n'y était pas. Les ovations réservées à la Leonora de Susan Neves nous ont paru disproportionnées : la voix est de qualité, les intentions justes, mais le vibrato envahissant, la vocalise incertaine et les sons filés, instables, ne sont pas assez angéliques. La mezzo Mzia Nioradze, appelée au pied levé, a sauvé la soirée, mais d'une voix épaisse et peu expressive, sans doute affectée par le trac. Le baryton Ko Seng-hyoun a obtenu les faveurs du public pour la puissance d'un chant que l'on souhaiterait plus raffiné : sa voix charbonneuse n'a pas la grande ligne élégante que Verdi réservait au Comte. Finalement, celui que l'on attendait s'est une fois de plus révélé le plus rayonnant : Roberto Alagna, dont on sait que le rôle de Manrico dépasse les moyens vocaux, n'a certes pas la vaillance de l'air Di Quella Pira, mais partout ailleurs il séduit par sa musicalité naturelle, la beauté du timbre, la clarté de la diction, le charme du legato. |
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