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La Bohème, Chorégies d'Orange, July/August 2005
Angela Gheorghiu & Roberto Alagna, Chorégies d'Orange, July 31 2005

Totale réussite de la Bohème, Agence France-Presse, 31 July 2005
La Bohème aux Chorégies d'Orange, Humanité, 2 August 2005
La Bohème, Chorégies d'Orange, Opera News, August  2005 [excerpt]
Puccini sous le mistral, 2 August 2005 ConcertClassic [external link]
"La Bohème", Anaclase, 2 August 2005 [external link]

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Chorégies d'Orange: totale réussite de la Bohème
Agence France-Presse, 31 July 2005

Samedi, l'opéra de Puccini "La Bohème" a fait son entrée sous les ovations au répertoire des Chorégies

L'alliance heureuse d'une distribution inspirée, d'une mise en scène ingénieuse et d'une direction d'orchestre en finesse, a permis cette réussite.

La partie n'était pas gagnée d'avance. L'ouvrage comporte de nombreuses scènes intimistes qui ne s'imposaient pas à l'évidence sur le plateau de plein air et en largeur du théâtre antique.

La majorité du public - quelque 8.300 personnes dès samedi avec en tête le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et autant attendues pour la deuxième représentation mardi prochain - avait pris d'assaut les places sur les noms du ténor français Roberto Alagna et de la soprano roumaine Angela Gheorghiu, en tête de distribution.

Ce couple vedette n'a pas déçu. Il est vrai qu'ils ont souvent chanté ensemble les deux malheureux héros, Rodolphe et Mimi, de "La bohème" au livret emprunté au roman de Henri Murger. Autour d'eux le reste de la distribution semble galvanisé par leur rayonnement.

Tous sont, il est vrai, dirigés par le metteur en scène et scénographe Nicolas Joël qui, sans nier l'omniprésence du mur acoustique romain, réussit avec quelques éléments de décors à situer le cadre de chaque acte.

L'action est transposée du milieu du XIXe au tournant du XIX et du XXe siècle. Un énorme poêle qui rougeoit lorsqu'on le remplit et quelques matelas pour suggérer la mansarde de Rodolphe et de ses amis. Trois immenses roues lumineuses de foire et des tables de café créent l'ambiance idoine pour l'acte au café Momus au Quartier latin. Huit lampadaires et de hautes grilles suffisent pour l'acte à la Barrière d'Enfer aux portes de Paris.

Mais "Bohème", c'est aussi une orchestration discrète et raffinée dont le chef espagnol Jesus Lopez Cobos rend les moindres détails avec le concours de l'Orchestre national de France.


La Bohème aux Chorégies d'Orange
Philippe Gut, Humanité, 2 August 2005

Événement de l'été lyrique, la création du chef-d'oeuvre de Puccini a connu un succès mérité.

Depuis sa création en 1896, la Bohème, de Puccini, a fait le tour du monde. Un livret (Illica et Giocosa) remarquable, des personnages devenus des archétypes, chez qui chacun peut se reconnaître à un moment ou à un autre, en ont fait un opéra populaire. Deux couples, l'un romantique à souhait, Rodolfo le poète et Mimi la cousette, l'autre quelque peu parodique, Marcello le peintre et Musetta la grisette : on rejoint là le Mozart des Noces de Figaro. Ce sont toutefois la condition sociale des héros, les sentiments qu'ils expriment avec des mots de tous les jours qui ont rendu l'oeuvre immédiatement accessible. L'amour, l'amitié, l'ambition, quatre jeunes gens rêvant de refaire le monde, mais aussi la pauvreté et la triste réalité quotidienne qui les rattrapent. Tout cela, le public du théâtre antique d'Orange l'a ressenti tout comme les rigueurs de l'hiver et le besoin des protagonistes de se réchauffer à la veille des fêtes de Noël.

Nicolas Joël (metteur en scène et scénographe) et son équipe, habitués du lieu, l'ont parfaitement exprimé sous les lumières raffinées de Vinicio Cheli. La quotidienneté est notée avec discrétion au premier acte, représentée par quelques objets épars caractérisant les personnages dans la mansarde que quatre jeunes gens se partagent au quartier Latin de Paris. C'est là que se noue par hasard l'idylle entre Rodolfo le poète et Mimi la cousette tuberculeuse. On les retrouve au Café Momus, dominé par trois grandes roues lumineuses et multicolores, du plus bel - effet, près des jardins de l'Observatoire, à Paris. Deuxième acte fourmillant d'une foule hétéroclite qui parcourt tout le plateau : très beaux costumes dessinés par Gérard Audier, qui a su caractériser dans leur diversité les petits métiers qui animaient encore la capitale à la fin du XIXe siècle. Troisième acte glacial à la barrière d'Enfer, qui s'ouvre au petit matin. On s'y chamaille : Musetta la grisette dit son fait à Marcello le peintre et s'enfuit à bicyclette, Rodolfo et Mimi se disputent, se réconcilient. Enfin Mimi, à l'agonie, se réfugie dans la mansarde qui a vu naître ses amours ; on se cotise en vain pour lui procurer un manchon, des remèdes : elle meurt ! Et tout le monde pleure la mort de Mimi. Sauf à Orange, où cette mort a laissé le public indifférent, mais où il a compati au vrai chagrin de Rodolfo exprimé avec une profonde émotion par le ténor Roberto Alagna.

Du quatuor vocal masculin, remarquable, Nicolas Testé (Schaunard), Orlin Anastassov (Colline), Franck Ferrari (Marcello), Roberto Alagna (Rodolfo) émergeait le duo, véritable vedette de ce spectacle, Rodolfo-Marcello, symbole de l'amitié indéfectible, impressionnant de vérité dramatique et musicale. Ils étaient rejoints par Annamaria Dell'Oste, qui a su incarner avec bonheur une accorte et capricieuse Musetta (présence magnifique au deuxième acte, avec arrêt sur l'image, durant son grand air). Dans des rôles épisodiques Lionel Peintre (Benoît) et Michel Trempont (Alcindoro) ont campé avec finesse et humour leurs personnages. Angela Georghiu était Mimi, insignifiante sur le plan dramatique et insuffisante vocalement en dépit de quelques rares instants de belle musicalité (troisième acte) ; cette chanteuse n'existe que dans l'ombre de son compagnon Roberto Alagna, éblouissant. Passons. Sur scène, les choeurs des opéras de régions et la maîtrise chantaient et jouaient avec naturel et conviction. Aux pieds des protagonistes, l'Orchestre national de France, dirigé magistralement pour la première fois dans le théâtre antique par Jésus Lopez-Cobos, a déployé un tapis aux couleurs chatoyantes et aux nuances infinies. La création du chef-d'oeuvre de Puccini à Orange, d'une subtilité et d'une délicatesse orchestrales incomparables, fut un grand moment de théâtre lyrique.


La Bohème, Chorégies d'Orange [excerpt]
Stephen Mudge, Opera News, August  2005, vol 70 , no.2

[..] Alagna had given interviews making much play of the fact that he was bravely singing his Act I aria in the original key, in defiance of good sense. On the first night this act of bravado just about paid off, but it must be noted that the final  inappropriately interpolated  top C at the end of Act I was a much happier effort than the note that formed the climax of the tenor's ecstatically applauded "Che gelida manina." If Rodolfo is a less suitable role for his voice than his Roméo of 2002, the tenor's puppy dog-like enthusiasm perfectly captures the spirit of the hedonistic student, and the cut and thrust of his vocal projection is the stuff of legends. What also made the evening special was the off-stage relationship between Rodolfo and Mimì. Kissing and cuddling is often self-consciously staged and makes for awkward close-ups, but Alagna's desperate smothering of his wife with kisses in the last act would stir even the hardest of hearts. [...]


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This page was last updated on: August 26, 2005