This page was last updated on: December 11, 2006

ALAGNA MAIN PAGE
ARTICLES INDEX
REVIEWS INDEX
VOCE DI TENORE SITE MAP
SITE NEWS & UPDATES
INTERVIEWS & ARTICLES
October - December 2006
Roberto Alagna at the 2006 BBC Proms in the Park


«Je suis un vrai mélomane», L'Express, 5 October 2006
«Cuando tienes un problema de salud tu filosofía de la vida cambia», ABC, 19 October 2006
El tenor francés Alagna dice que Luis Mariano fue un personaje de ópera, EFE, 21 October 2006
«Divento Radames, poi vado a Sanremo», Il Giornale, 26 November 2006
Intervista: Roberto Alagna, La Stampa, 23 November 2006
Niente acuti per Radames, Il Mattino, 7 December 2006
«Il mio Radames è come Romeo» Corriere della Sera, 6 December 2006

See also: «THE AIDA AFTERMATH»

______________________________________________________________
Roberto Alagna «Je suis un vrai mélomane»
Bertrand Dermoncourt, L'Express, 5 October 2006

C'est le triomphe de l'année. Avec plus de 400 000 disques déjà vendus, Roberto Alagna a hissé son hommage à Luis Mariano en tête des hit-parades. A 43 ans, le chouchou des amateurs d'opéra a conquis la France entière. Sa voix éclatante de ténor a tout pour séduire: une musicalité ensoleillée, une diction parfaite, et ce ton rare, fier, racé, inspiré des grandes traditions française et italienne, dont ce fils d'émigrés siciliens peut se prévaloir. Roberto Alagna possède en outre ce sens du spectacle propre aux plus grands artistes, une approche romantique de la scène, où il se donne sans compter. Pour L'Express, il revient sur son parcours miraculeux et raconte comment un petit gars de Clichy-sous-Bois est devenu une vedette planétaire

Vous êtes aujourd'hui le ténor le plus populaire de France. On a du mal à imaginer que vous avez connu des années de galère, et pourtant

Je suis le fils aîné d'une famille d'émigrés siciliens, né à Clichy-sous-Bois. Chez nous, personne n'avait les moyens d'aller au théâtre ni de voir des spectacles. Quand j'étais enfant, nos sorties étaient donc limitées: nous allions manger un sandwich tunisien, et ensuite - si nous le pouvions - nous allions dans les petits cinémas minables du quartier pour voir des films de karaté; cela nous coûtait seulement 10 francs les deux séances.

Vous ne faisiez pas de musique?

Si, bien sûr! Lorsqu'on ne pouvait pas sortir, on restait à la maison, on prenait les guitares et on chantait. Ce n'était pas rose tous les jours, mais je suis content d'avoir vécu ça. Ce fut une période de ma vie vraiment chaleureuse. Chez nous, il y avait souvent un parfum de comédie musicale, comme dans ces films des années 1950 où on voit les gosses se réunir pour faire la fête...

Comment avez-vous appris à chanter, justement?

Il m'est quasi impossible de répondre à cette question. C'est un peu comme si vous me demandiez comment j'ai appris à parler. Tout s'est passé «naturellement». Je ne me souviens pas d'un seul jour où nous n'avons pas chanté à la maison. C'était comme ça: en Sicile, dans ma famille, où nous allions souvent en vacances, tout le monde participait, aussi bien les hommes que les femmes. Du côté de ma mère, on aimait l'opéra. Du côté de mon père, on préférait plutôt la variété, la musique sicilienne, des mélodies ancestrales. En France, à la maternelle, déjà, je chantonnais donc constamment sans même y prêter attention. Les garçons riaient et se moquaient de moi. Je ne comprenais pas leur étonnement. Ce n'est qu'en grandissant que je me suis rendu compte que, dans certaines familles, on ne chantait jamais. Ce fut un véritable choc. Chez nous, la musique était une seconde nature, et je pensais que c'était le cas pour tout le monde.

Quand avez-vous réalisé que votre voix n'était pas comme les autres?

A la maison, le brouhaha était permanent, mais c'est toujours moi qu'on entendait: je passais au-dessus de tout le monde. J'ai alors pris conscience que j'avais plus de souffle, plus de facilité que les autres. Il faut dire que nous chantions d'une façon un peu «sauvage»: si nous chantions faux, tout le monde s'en fichait. Sauf moi. Bizarrement, cela me gênait. A 10 ans, déjà, je prenais le chant très au sérieux. Alors, du fond de notre cuisine, j'ai tenté de tout discipliner: j'indiquais à chacun ce qu'il devait chanter, et comment le faire. J'étais le plus jeune, mais c'est moi qui donnais les ordres! Quand il y avait des instruments, c'était encore plus compliqué: on tapait sur des casseroles, l'important était de faire du bruit. Alors j'ai pris tout ça en main, et nous avons créé une sorte de chorale, avec un petit orchestre. La règle était simple: ceux qui plaquaient de mauvais accords, je leur retirais leur instrument! Un jour, j'ai ainsi enlevé les cordes de la guitare de mon père. Je lui ai dit: «Si tu as envie de jouer, tu tapes sur la guitare et tu fais du rythme!» C'est donc en devenant le chef d'orchestre de toute la famille que j'ai pris conscience de ma voix. Ensuite, mes deux jeunes frères sont entrés dans le bal: eux, ils jouaient vraiment. Contrairement à moi, ils avaient reçu une éducation musicale. Ils savaient harmoniser, et notre chorale familiale est devenue plus «professionnelle».

Vous aviez déjà un joli caractère A cette époque, préfériez-vous l'opéra ou la variété?

J'ai été bercé par ces deux mondes. Au début, je croyais être plus attiré par la musique populaire, mais en réalité l'opéra me touchait plus profondément. C'est ce que je chantais spontanément lorsque je me retrouvais seul. J'avais 13 ou 14 ans à l'époque. Mais j'étais tellement timide que je n'osais pas le faire devant la famille. Je pensais n'avoir aucune des qualités nécessaires. Ma sur Marinelle, qui a quatre ans de moins que moi, était la seule qui m'entendait ainsi chanter l'opéra à la maison. Au bout de quelques années, cela a quand même fini par se savoir: plusieurs personnes de notre entourage ont dit que j'avais peut-être une «voix». C'est à ce moment-là que je me suis intéressé à la variété: j'ai composé des chansons, et j'ai commencé à travailler dans un cabaret. J'ai fait cela pendant huit ans tous les soirs, de minuit à 6 heures du matin. Non-stop.

Vous vouliez être un artiste, en somme.

Je voulais effectivement être artiste, mais je gardais ce rêve au fond de moi. Enfant, j'aimais le cirque, le cinéma, le théâtre A l'école, en revanche, je faisais le con, je me prenais pour l' «artiste», justement, et mes parents ont pris peur. Ma mère, surtout. Pour elle, nous étions des étrangers, des immigrés, et pour cette raison elle ne cessait de me répéter: «C'est trop dur, tu n'y arriveras jamais, il faut être pistonné. Fais ce que tu veux, mais pas artiste. Essaie plutôt un boulot propre.» Tout le monde était maçon dans ma famille, et ma mère rêvait pour moi d'un travail de bureau. Alors, pour lui faire plaisir, j'ai étudié la comptabilité, j'ai même travaillé un an dans un cabinet... Elle s'est vite rendu compte que ce n'était pas mon truc. D'ailleurs, je continuais d'aller tous les soirs au cabaret. Là, les musiciens sud-américains avec qui je chantais me disaient que j'avais un défaut: je chantais trop fort. Ils m'ont envoyé chez un vieux professeur, Rafael Ruiz. Quand il m'a entendu, lui qui était un passionné d'opéra, il m'a dit: «On t'a dit que tu chantais trop fort? Mais c'est normal, tu es ténor!»

Bien vu. Ce fut le déclic?

Oui. A partir de ce jour, Ruiz m'a fait travailler le chant comme un fou. En 1988, j'ai remporté le premier prix du concours Pavarotti. Comme je n'avais pas de smoking, il a fallu que je gagne un autre concours pour pouvoir me l'acheter. Cette période n'était pas facile pour moi. J'avais arrêté le cabaret, je n'avais plus aucune rentrée d'argent. Heureusement, ensuite, les choses se sont accélérées: quelques mois plus tard, je faisais mes débuts à la Scala de Milan dans La Traviata! A l'opéra, j'ai longtemps eu l'impression de ne pas faire partie de ce monde Lors de mes débuts au Festival de Glyndebourne, je sortais tout juste du cabaret et de mes chansons de variété. Je me retrouvais sur la scène avec des artistes que j'admirais profondément, mais qui me regardaient comme le mouton à cinq pattes. Heureusement, après les répétitions, les préjugés tombaient, car chacun voyait que «je payais comptant», que je donnais tout ce que j'avais, que j'étais ouvert et que j'apprenais vite. Mon succès a été d'une rapidité extrême, mais, derrière, il y avait un travail acharné.

Comment votre famille a-t-elle vécu cette ascension fulgurante?

Au départ, personne ne misait un sou sur moi. On trouvait que je faisais trop d'autocritique, que j'avais trop le souci du détail, que je chipotais sans cesse, bref, que ça ne marcherait jamais. Tout le monde me disait: «Vois ton oncle, il a une meilleure voix que toi et il n'a pas réussi; tu vas te foutre en l'air, c'est un métier où tu peux mourir jeune. Regarde Caruso, Mario Lanza» Ils n'avaient pas tout à fait tort, mais j'étais têtu. J'ai persisté. Chez moi, on continuait à se moquer et on attendait que je me casse la figure. Quand le succès est arrivé, j'ai senti une sorte de jalousie: ma famille a pris ses distances pendant quelques années, le temps de digérer tout cela. Je crois qu'ils avaient peur et qu'ils se disaient: «Maintenant, il n'est plus de notre milieu, il ne va plus chanter que pour les riches, il ne sera plus comme nous, on ne le verra plus.» En fait, c'était de l'amour qu'ils exprimaient. Je l'ai compris plus tard. Sur le moment, j'ai énormément souffert de leur éloignement. Et puis ils se sont rapprochés. Petit à petit, ils se sont rendu compte que j'étais le même, que je n'avais pas changé. Aujourd'hui, je crois que ma famille est très fière de moi. Nous avons retrouvé une belle harmonie.

Votre amour du chant et du public est tel que l'on vous présente parfois comme un artiste «boulimique». Vous fixez-vous des limites?

Au début, je voulais tout découvrir, les rôles, les salles, les publics du monde entier. Puis, à un moment donné, j'ai eu peur que ma voix ne tienne pas, alors j'ai réduit les engagements. Mais mon enthousiasme naturel a vite repris le dessus. En fait, je suis un vrai mélomane: je chante parce que je tombe amoureux d'un rôle, d'une musique, d'une uvre. Quand certaines offres affluent, je ne peux qu'y adhérer Je refuse quand même 70% des propositions que l'on me fait.

L'année dernière, vous avez été obligé d'annuler de nombreux engagements. Que s'est-il passé?

Je suis entré à l'hôpital le 31 décembre 2005, le jour de mon concert de gala prévu au palais Garnier. En me levant, je me suis littéralement effondré: il m'était impossible de tenir debout. Après des examens, on s'est aperçu que mon corps ne retenait plus le sucre: pendant la nuit, je consommais tout, si bien qu'en me levant le matin je n'avais plus aucune force. Deuxième anomalie: je n'avais plus de plaquettes. J'ai sans doute payé le travail des années passées et l'erreur de ne pas prendre de vacances Mais rester sans rien faire, ce n'est pas du tout dans mon tempérament. Lorsque j'ai fait une rechute, à Turin, pendant les préparatifs de Manon Lescaut, j'ai tenu à me rendre aux répétitions. Mais je me suis écroulé et j'ai dû rentrer à l'hôpital. Le surlendemain, j'y serais retourné si ma femme, Angela Gheorghiu, n'avait pas été là pour m'en empêcher. Depuis plusieurs mois, heureusement, je vais mieux.

Votre disque d'hommage à Mariano est un énorme succès. Cela va-t-il changer votre manière d'aborder votre carrière à l'opéra?

Pas une seconde! Je ne comprends pas que l'on puisse dire que chanter un peu de variété me ferait quitter la scène lyrique! Au contraire. J'ai la chance de passer à la télévision à des heures de grande écoute, d'y chanter et de parler d'opéra. Qui peut me le reprocher? Le disque Mariano m'a apporté cette reconnaissance populaire que j'espérais depuis longtemps. J'en suis très heureux et ne m'en cache pas. Mais j'ai plus que jamais envie de chanter à l'opéra. Je crois que tout ce qui m'est arrivé ces derniers temps - ma maladie, ce succès - me permet désormais de tout prendre avec plus de légèreté. J'ai encore plus de plaisir à chanter qu'auparavant. L'opéra, c'est une grande famille. C'est aussi une passion. La mienne n'est pas près de s'éteindre.

Roberto Alagna

1963 Naissance, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

1988 Premier prix du concours international Pavarotti.

1990 Débuts à la Scala de Milan dans La Traviata, dirigée par Muti.

1996 Epouse la cantatrice Angela Gheorghiu.

2001 Tourne dans Tosca, film de Benoît Jacquot.

2005 Album Roberto Alagna chante Luis Mariano (Deutsche Grammophon).
BACK



«Cuando tienes un problema de salud tu filosofía de la vida cambia»
Susana Gaviña, ABC, 19 October 2006

Roberto Alagna ha visitado fugazmente Madrid para participar en la grabación de un programa del Conciertazo, que presenta cada sábado Fernando Argenta en TVE (se emitirá en diciembre), y para promocionar el disco «México» (DG), en el que revisita la figura de Luis Mariano, del que ya grabó otro disco el pasado año. En esta nueva entrega se incluyen siete temas en castellano -«Andalucía mía», «Vaya con Dios», «Malagueña»...-, a los que se suman sus inolvidables «C´est magnifique», «La belle de Cadix» o «México». En la grabación ha contado con la colaboración del actor Jean Reno y de su esposa, la soprano Angela Gheorghiu.

Con estos dos registros, el tenor ha querido recuperar sus sueños de infancia, cuando descubrió al cantante vasco -afincado en Francia- gracias a sus padres. Y recuerda que al escucharle y ver algunas de sus películas -junto a una jovencísima Carmen Sevilla-, tuvo una revelación: «No sólo en el sentido musical sino también en el sexual». «Este disco -añade- es un regalo a Luis Mariano y creo que recupera a una generación nostálgica de este repertorio». Y subraya que no se trata de un disco de un cantante lírico, «sino de música de hoy que recuerda al pasado».

Su gran pasión por el cantante vasco obliga a preguntarle por la opereta «El cantor de México», que hizo popular Luis Mariano en los años 50 en el Chatelet de París, y que estos días se representa en el mismo escenario, dirigida por Emilio Sagi, e interpretada por Ismael Jordi y Rossy de Palma. «Me la ofreció el teatro al principio pero yo no estaba de acuerdo con algunos aspectos y quería hacer muchos cambios...», admite.

Calumnias

Alagna es tajante a la hora de derribar tópicos sobre la ópera. Uno de ellos es la falta de público, que también se extiende al resto de la música clásica. «No tenemos necesidad de nuevo público, la ópera está siempre llena». Define como «ficción» que este género esté destinado a una élite y que sea muy caro. «Es más caro un vodka que una entrada. Todo son calumnias». El verdadero problema radica en «que los cantantes y la gente de la ópera no ocupan un espacio en los medios de comunicación como el cine o la moda. El mundo de la lírica vive como apartado en pequeños grupos». Los responsables: «los cantantes que están muy acomplejados porque proyectan la imagen de no ser muy inteligentes. De no tener la cultura de un director de orquesta o de un director de escena. Y esto no es así, porque muchos «registas» no saben música», aclara.

De talante extrovertido, Alagna no se deja vencer por contrariedades que agriarían el carácter de cualquier divo. Así, afronta con humor la pérdida de su maleta en este viaje: «Anoche tuve que pedir que me compraran unos calcetines y unos calzoncillos», desvela divertido. «Además cuando has tenido problemas de salud, la filosofía de la vida cambia mucho». Algo a lo que ha tenido que enfrentarse este último año al padecer una hipoglucemia, «mi cuerpo no retiene el azúcar». El tenor ha tardado seis meses en conocer el diagnóstico. «Un médico me ha estado acompañando durante todas las funciones». Y la prescripción médica ha sido tajante: descanso.

Por eso, tras 20 años de intenso trabajo, Alagna ha tenido que pisar el freno y tomarse las cosas con más calma. «Debo descansar diez días al mes, y cada dos meses iré a tomar el sol a alguna parte». Decisión debidamente consensuada con su esposa. Sin embargo, su agenda sigue repleta de compromisos. «Esta temporada haré por primera vez «Andrea Chenier», «Otello», «Manon Lescaut», «Pagliacci» y ««Cavallería», tres óperas nuevas...-. Su compromiso más inmediato en España es esta temporada en el Teatro Real, con «Il trovatore»,que, confiesa, había decido cancelar. «Es un papel muy duro, que después tengo que cantar en Orange». Pero el hecho de que el teatro madrileño lo programara expresamente para su debut en Madrid le ha hecho replanteárselo: «Les he propuesto hacer dos funciones. No puedo hacer más».
BACK


El tenor francés Alagna dice que Luis Mariano fue un personaje de ópera
EFE, 21 October 2006

El tenor francés Roberto Alagna hace un homenaje a Luis Mariano, el 'Príncipe de la Opereta', como se le conoció en Francia en los cincuenta, en un álbum en el que canta sus grandes éxitos, como 'México' o 'Violetas imperiales' y en el que recrea a un artista que, según explica, 'fue un personaje de ópera'.

Por eso, Roberto Alagna dice que, después de veinte años dedicado a prestar su voz a personajes de las óperas más célebres, como Alfredo, de 'La Traviata' o Rodolfo, de 'La Boheme', no le ha costado trabajo cambiar de registro para entonar en este disco las canciones de Luis Mariano, el primer cantante que vendió un millón de copias de un sólo disco.

Un personaje que todavía hoy, treinta y cinco años después de su muerte, es recordado con admiración en Francia, donde triunfó tras salir prófugo de España y sin nada -lo perdió todo en el incendio de Irún en 1936, donde había nacido en 1914.

Un éxito que logró gracias a que supo 'transformar en virtudes todos sus defectos. Por ejemplo tenía un acento vasco muy fuerte, con el que era difícil cantar en ópera, y él hizo de eso un estilo, creó un estilo, igual que hizo de sí mismo un personaje, como hicieron también Elvis Presley o Charlot. Por eso para mí ha sido como entrar en un personaje de ópera creado por Puccini o Verdi', explica Roberto Alagna.

Un trabajo que ha hecho 'con mucha seriedad' porque 'no quería hacer una caricatura de él, sino cantar con mi propio estilo sus canciones', explica el tenor, que recuerda que a los 10 años descubrió a Luis Mariano cuando un día vio que su madre colocaba un radiocasete frente al televisor para grabar el sonido de una película que iban a emitir, 'Violetas imperiales', con Carmen Sevilla, de la que, según algunos biógrafos, estuvo profundamente enamorado.

'Se convirtió en un héroe para mí, como lo eran entonces personajes como El Zorro', añade Alagna, quien se ha decidido ahora a rendir este tributo al cantante. 'Pensé que no iba a tener éxito, que no le iba a gustar ni a la gente que me conoce en ópera ni al público del repertorio de Luis Mariano, que no me conoce. Pero me equivoqué, en Francia, donde fue publicado hace un año, el disco ha conseguido un doble disco de platino y al mundo de la lírica le ha gustado', asegura.

Alagna, al igual que hacía Luis Mariano, pone su voz de tenor sólo en los agudos, mientras que en los medios utiliza un sonido más cercano al pop, para interpretar los diecisiete temas que, en francés y en castellano integran el álbum, algunos de los mayores éxitos de un intérprete cuyo repertorio incluía más de 250 canciones.

Además el disco incluye 'La inconsolable' y 'La malagueña', dos temas que 'él nunca cantó, pero yo puedo oírle cantándolas, por eso las he incluido, como un regalo' en el que recuerda 'la voz en falseto típicamente mexicana' que le caracterizó y dos duetos, uno en 'I love Paris' con Jean Reno y otro en 'Aie, pourquoi on s'aime', con su mujer Angela Gheorghiu.

Roberto Alagna ha hecho unos arreglos 'más clásicos y más diversificados' a los temas, en los que su voz en ocasiones es acompañada por una orquesta completa y en otras por una pequeña banda, con sonidos que oscilan desde el jazz a la música francesa de postguerra, así como con unos mariachis. 'Es un disco con muchas influencias y muy fácil de escuchar', apunta el tenor.

No es la primera vez que Alagna hace incursiones en otros géneros ya que el tenor empezó su carrera a los 18 años en música ligera y pop y durante ocho años fue cantante de cabaret profesional, antes de meterse de lleno en el mundo de la ópera.
BACK


«Divento Radames, poi vado a Sanremo»
Il Giornale, 26 November 2006

«Al Festival canterò un brano di Fabrizio». «Alla Scala avverto profumo di cambiamento»

La voce sprigiona sole, è morbida e pieghevole: da tenore lirico spinto. Poco «pieghevole», invece, il carattere. Perché Roberto Alagna, il tenore che il 7 dicembre sarà Radames nell'Aida, è forte e roccioso come la montagna che ha il suo stesso nome. Un ciclone d'energia, impagabile battagliero, Alagna non si fa problemi a piantare in asso direttori o registi quando le idee non quagliano. Così come s'infervora per un pubblico che, lui dice, ha perso in naturalezza, imbalsamato da riti e convenzioni: «Sembra che abbia paura ad applaudire, a manifestare quello che pensa. Un tempo, lasciando il teatro alla Scala trovavi la folla, ora tutto s'è spento», lamenta. E lancia un appello perché «gli italiani, notoriamente ricchi di adrenalina, ritornino ad essere vitali anche a teatro». Vedremo le reazioni che susciterà il suo Radamès, personaggio «che canta da poeta ed è poco guerriero».

Questa sua interpretazione come è stata accolta?

«Zeffirelli mi ha detto: "Stai cambiando tutto. Però va bene"».

Ma è proprio così poco pugnace Radames?

«Il suo unico scopo è di unirsi ad Aida. È la principessa d'Egitto Amneris a volerlo guerriero vincitor. Lui è poco ambizioso, altrimenti avrebbe sposato Amneris tenendo Aida come amante».

Il Radames di riferimento?

«Bergonzi e Pavarotti, premesso che un cantante è comunque divino, un superman».

In che senso?

«A differenza di quanti collaborano alla realizzazione di un'opera, un cantante cammina sempre su un filo che si può spezzare da un momento all'altro. Ci vuole coraggio per fare questo mestiere».

Che ora, usando il parametro della celebrità, ha ceduto le consegne a direttori e registi...

«Purtroppo sì. Ma le sembra giusto che a un cantante non si rimborsino le spese di permanenza in città? Sa che vi sono colleghi che non si possono permettere hotel e taxi e vengono a teatro in metrò?».

Tornerà alla Scala per Manon Lescaut. E poi?

«Si vedrà. Tornerò solo se si continuerà a lavorare in un certo modo. Avverto comunque un profumo di cambiamento. Da tempo, ormai, all'estero non si parlava più della Scala. Mi auguro che ora si riappropri del fregio di primo teatro al mondo».

Per l'etichetta Universal sta incidendo una serie di crossover. Cantante di ampie vedute...

«Dopo vent'anni di carriera voglio anche divertirmi, fare quello che mi piace. Mi invitano a Sanremo? E io ci vado, proporrò una canzone di Maurizio Fabrizio».

Non teme critiche?

«Io ci vado per rappresentare la mia categoria, è un modo per lottare contro l'apartheid della lirica».

Nel frattempo sta producendo film in proprio...

«E la cosa mi intriga sempre di più. Con Werther, quarta produzione, realizzo il mio sogno: produrre un film applicando alla lirica la tecnologia moderna. Basta con quelle riprese che sostano sull'orchestra, l'azione è portata avanti dai cantanti e noi la riprendiamo con la rapidità e il gusto per il dinamismo del cinema contemporaneo».

Sua moglie, Angela Gheorghiu, seguirà lo spettacolo?

«Già è qua».

Con buona pace per quanti paventavano il tramonto della coppia delle coppie della lirica.
BACK



Intervista: Roberto Alagna 
Alberto Mattioli, La Stampa, 23 November 2006

«Sì, andrò a Sanremo. Se mi prenderanno, certo». Fin qui, niente di clamoroso: di tenori che cantano canzonette ce ne sono stati molti e qualcuno l'ha fatto anche a Sanremo (Pippo Di Stefano, per esempio). La notizia è che si bocellizza non un tenore a fine carriera, ma uno che sta arrivando alla vetta: l'inaugurazione della Scala. Roberto Alagna sarà Radames nell'Aida «di Zeffirelli» (e anche un po' di Giuseppe Verdi) del 7 dicembre: come dire, l'opera più attesa, l'opera delle opere, l'opera al quadrato. Poi passerà dalla Scala all'Ariston e da Riccardo Chailly a Pippo Baudo: Radames in Riviera. Del resto, il tenorissimo franco-italiano ha appena inciso un cd-omaggio a Luis Mariano, star dell'operetta nei frivoli anni Cinquanta, che al di là delle Alpi ha venduto 500 mila copie. Come difficilmente un disco «classico» ha fatto, fa o farà...

A Sanremo, come ospite?

«Macché! Come concorrente. In Italia non sono abbastanza famoso per presentarmi come ospite. E poi se vado, vado davvero: in gara».

Perché «se»?

«Perché aspetto di sapere se mi prenderanno. Sto appunto incidendo il provino del disco».

Titolo?

«Schiavo d'amore. La canzone è molto bella».

Schianterà i microfoni...

«Ma no, non vado a fare il tenore. Vado a cantare con la mia voce, voce naturale, non impostata».

Ma perché?

«E perché no? L'opera non paga più. Noi cantanti abbiamo avuto un dono di Dio, dobbiamo condividerlo con il maggior numero di persone. Alla lunga, farà bene anche all'opera».

Appunto: lei tornerà in teatro?

«Certo. Anche in Italia: in programma ci sono Traviata con mia moglie, Angela Gheorghiu, a Roma, Orphée di Gluck a Bologna e, spero, Otello a Torino».

L'«Aida» griffata Zeffirelli le piace?

«Sì, mi sembra una bella produzione».

Piuttosto archeologica, si direbbe...

«Vecchio stile? Non so. Ma se il vecchio stile è questo, mi piace. In scena voglio capire dove sono: nell'antico Egitto, non su un'astronave».

Il suo ultimo Radames, quest'estate a Orange, non ha entusiasmato Chailly. Sta ripensando il personaggio?

«Faccio il Radames che posso fare: lirico, sognante, innamorato. Un Romeo in Egitto. A Orange ho fatto un buon lavoro, all'aperto, davanti a 10 mila persone, appena uscito da una malattia e con i tempi lentissimi del direttore Plasson. Mi darei un 8».

Da quanto manca dalla Scala?

«Dieci anni».

Come l'ha ritrovata?

«Molto meglio. Sento profumo di novità e capisco che la gente è più contenta. C'è un bel clima. È un teatro che vuole ritrovare una reputazione mondiale che si era molto appannata».

Colpa di chi?

«Anche dei cantanti. Abbiamo, anzi hanno accettato spesso di non essere quei protagonisti che invece all'opera devono essere. Si sono piegati, hanno subito. Un divo non viene alla Scala in metropolitana, ma in limousine».

È contento che Muti non ci sia più?

«Con lui ho avuto dei contrasti, anche se i rapporti personali sono buoni: ci mandiamo i saluti e tanti auguri. Però non è un caso se se n'è andato lui e sono arrivato io. Per anni ha fatto quel che ha voluto. I risultati? Beh, si parla ancora delle produzioni di De Sabata o di Toscanini. Non so se in futuro si parlerà ancora di quelle di Muti»
BACK


Niente acuti per Radames
Il Mattino, 7 December 2006

Non è la prima volta che indossa i panni di Radames. «Però la prima alla Scala fa sempre un certo effetto», racconta Roberto Alagna, cui tocca aprire l'opera verdiana con la celebre «Se quel guerrier io fossi!».

Genitori siciliani, nato in Francia, la giovinezza passata a cantare nei bistrot di Parigi in un repertorio che oggi riprende in disco con le canzoni di Luis Mariano, scoperto da Pavarotti al concorso internazionale di Filadelfia, Alagna non vive con paura il debutto. Anzi. «Vede - racconta il tenore - il fatto è che da vent'anni canto in palcoscenico e qualche anno fa ho vissuto momenti difficili che mi hanno molto cambiato. Oggi vivo il mio lavoro divertendomi e guardo al pubblico con fiducia, non come a un nemico che mi attende al varco del do di petto. La voce - aggiunge - è come un'amante capricciosa, ti può tradire da un momento all'altro. Per questo va coccolata, curata. Se poi arriva la stecca e il pubblico ti fischia è bello anche questo, fa parte del teatro...». Allora, d'accordo con il direttore Chailly, e seguendo le indicazioni di Verdi, dopo l'acuto la celebre aria finirà un'ottava sotto: «E se ai melomani non piacerà, pazienza».

Forte di questa filosofia, il tenore in questi giorni ha lavorato molto al personaggio con l'aiuto di Zeffirelli (con il quale aveva già lavorato al Met sia per «Bohéme» sia per «Pagliacci», da cui è tratto un dvd della Deutsche Grammophon) e s'è preparato con cura, ma senza strafare, per non affaticarsi. Come fa in genere anche quando canta in coppia con la moglie, il soprano Angela Gheorghiu, con cui s'appresta a tornare in «Traviata» all'Opera di Roma e sua partner privilegiata.

Lavorare in famiglia, però, è una sua caratteristica da quando lo affiancano anche i fratelli Davide e Federico. Con loro firma il prossimo lavoro, una nuova opera sull'ultimo giorno di vita di un condannato a morte tratta da Hugo in programma a Montpellier: «Un messaggio quanto mai attuale, detto con le parole della musica».
BACK


«Il mio Radames è come Romeo»
Corriere della Sera, 6 December 2006

Roberto Alagna spiega il suo personaggio:«Un guerriero, ma anche un poeta»

«Non mi pesa l'idea del 7 dicembre: cantare è sempre difficile. Lo sarebbe anche se cantassi per una sola persona. Il 7 è un evento, ma le altre recite sono anche più importanti». È sereno, Roberto Alagna, impegnato nelle prove dell'«Aida» diretta da Riccardo Chailly e con la regia di Franco Zeffirelli che inaugura la stagione della Scala. Il cantante franco-italiano torna dopo dieci anni a Milano per indossare i panni di Radames, ruolo tenorile per eccellenza. «Quando mi hanno proposto "Aida", ho rilanciato "Romeo et Juliette".

Mi hanno spiegato che "Aida" mancava alla Scala da troppi anni. Ho accettato, avvisando però che avrei cantato a modo mio: un Radames simile a Romeo". Sarà dunque un condottiero «romantico»? «Mi sono documentato: Ismail pascià, il Kedhive d'Egitto che commissionò l'opera a Verdi proponendogli un proprio soggetto, ammetteva di aver voluto un "Romeo e Giulietta" d'Egitto. La mia idea istintiva del personaggio ha basi storiche. E più studio, più mi accorgo che la parte è molto lirica».

Alagna rivendica comunque il rispetto delle interpretazioni: «Radames è un ruolo che cresce con me. Le prime volte che lo cantavo, ero "drammatico", "corelliano". Ma ho capito che è un giovane con un temperamento lirico: è guerriero perché è l'unico mezzo per conquistare Aida. Ma è un poeta. In "Celeste Aida" dice "se quel guerrier io fossi", usa il condizionale, sa che la sua ambizione esiste solo in funzione del suo amore. E fa la stessa fine di Romeo: muore per amore. La scena finale è bellissima perché nei due amanti c'è la speranza di ritrovarsi in un altro mondo: un guerriero non ragiona così».

Dell'Italia, Alagna dice che è un mercato chiuso, in cui è difficile penetrare; e che per i cantanti lirici, spesso considerati pezzi da museo, è importante uscire dall'apartheid musicale in cui sono relegati. «È importante che il pubblico torni a capire che cantare è molto difficile: la voce è un miracolo che va coccolato e protetto. L'aver cantato bene oggi non offre garanzie per domani. Un cantante è solo, non è quasi mai in forma, è pieno di dubbi. Per questo è importante l'ambiente che lo circonda, che deve essere positivo per motivarlo a dare tutto se stesso». «Ci deve essere gioia nel cantare: questa per me non è una professione, è una vocazione. E sono molto contento perché ho ottenuto quasi tutto quello che volevo e ho sempre scelto quello che ho fatto»
BACK