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La Repubblica (Bologna Edition), 11 January 2008, Page XV "Benvenga lo scandalo Alagna se appassiona e fa discutere", La Repubblica, 11 January 2008 Interview: Alagna en procès avec la Scala, Le Midi Libre, 29 January 2008 Roberto Alagna estrena opera concierto que reflexiona sobre la pena de muerte, EFE, 7 February 2008 "On a fait de l'opéra une arène de cirque", Le Monde, 15 February 2008 _____________________________________________________________________ |
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"Benvenga lo scandalo Alagna se appassiona e fa discutere" Brunella Torresin, La Repubblica (Bologna Edition), 11 January 2008 Dopo il contestato debutto di "Orphée et Eurydice" i pareri di soci e consiglieri È stata una scossa positiva alla noia, peccato però per il cattivo gusto... Piuttosto imprevedibilmente il Teatro Comunale di Bologna non fa parlar di sé a causa dei suoi debiti, né per un´agitazione sindacale e nemmeno per un sovrintendente che va e un altro che arriva, cose che appassionano, ma fino a un certo punto. No: fa parlare di sé per uno spettacolo, e per le reazioni accese che ha provocato. Orphée et Eurydice di Gluck, per giunta, non Traviata né Turandot, opera di rarissima esecuzione nella versione francese del 1774, ma qui affidata a tre fratelli, Roberto, David e Frédérico Alagna, di grande mestiere e vocazione spiccatamente mediatica. Si scopre così che: a) alle Prime d´opera, per la maggior parte dei casi, ci si annoia mortalmente; b) nella lirica il «cattivo gusto» è ancora una categoria di giudizio estetico, nella duplice collocazione contestuale del senso del pudore e dello scongiuro apotropaico; c) sarebbe ora che il pubblico ringiovanisse; d) ma senza esagerare. Di «cattivo gusto» parla Fabio Roversi Monaco, presidente della Fondazione Carisbo e in quanto tale principale sostenitore privato del Teatro: «L´ho trovato uno spettacolo con profili complessivamente buoni, collegati alle voci, e profili di cattivo gusto, collegati alle scelte registiche - spiega -, in particolare nelle scene della discesa agli inferi». È negli inferi che David Alagna ha trasposto la gelida disperazione di un obitorio e macabre atmosfere gotiche, ed è lì che, sempre secondo il regista, quella sciocchina di Euridice, come dopo una serata ad alto tasso alcolico, perde la testa e si concede al baritono Morte provocando la reazione di Orfeo. Per Giorgio Forni, vice presidente della Fondazione, viceversa, «Orphée et Eurydice è, sul piano formale, uno spettacolo bello che piacerà molto al pubblico, ed è un bene che faccia discutere». Però aggiunge anche - «da appassionato» - che sul piano della cultura musicale lo considera «un´occasione sprecata»: perché Roberto Alagna ha cantato bene, ma in un ruolo che non gli si confà, e perché il pubblico non ha potuto ascoltare un grande tenore al meglio delle sue potenzialità né conoscere nella sua integrità un´opera che costituisce un caposaldo della letteratura musicale. Giancarlo Giusti, che siede anch´egli in consiglio d´amministrazione, su posizioni più conservatrici, confessa un po´ a sorpresa di giudicare lo spettacolo «divertente e ben cantato», ma si rammarica anche, al contrario di Giorgio Forni, che «il pubblico di Bologna non sappia recepire questi esperimenti». E difatti una parte d´esso ha fischiato. Alla domanda: dipendesse da voi, lo rifareste? le risposte oscillano un poco ma poi imboccano la via affermativa. Sì, lo rifarebbero. Bene ha fatto il Teatro, e dunque il suo sovrintendete direttore Marco Tutino a proporre quest´Orphée et Eurydice così tragico e sventato. «Se non aggiorniamo un po´ gli spettacoli, non combiniamo niente», spiega Giancarlo Giusti. «Scelta del tutto legittima», rincalza il vice presidente Forni, «e opportuna: alla fine, ben venga una sana polemica perché la noia del pubblico s´è finalmente scossa». Discutere, stroncare o acclamare «rivitalizza l´interesse per il teatro d´opera, e sono certo che molte persone ne saranno incuriosite e vorranno giudicare con i propri occhi e la propria sensibilità». Ma non può non confessare che quest´Orfeo, «per tanti aspetti condivisibile», non lo è per tutti. Ahinoi, «quel che abbiamo visto e ascoltato non è l´Orphée et Eurydice di Gluck, versione francese. E questo mi dispiace, perché è come se l´allestimento avesse declassato l´opera a colonna sonora di un bello spettacolo, che avrà successo e piacerà, ma costituisce un´occasione perduta». E forse sospira, Giorgio Forni, dentro di sé, mentre soccorrono inesorabili le conclusioni di Giancarlo Giusti: «La famiglia Alagna è quella. Prendere o lasciare». Alagna en procès avec la Scala Jean-Marie Gavalda, Le Midi Libre, 29 January 2008 Le ténor chante ce soir "Orphée et Eurydice" à Montpellier. Cette version inédite de l'opéra de Gluck a été créée à Bologne, en Italie, ravivant quelques mauvais souvenirs. Mais notre "Cyrano" reste très combatif En quoi cet "Orphée"est inédit? Depuis sa création, l'opéra de Gluck a subi de nombreuses modifications. Par Gluck lui même qui a rajouté des passages et changé la tessiture d'Orphée, contralto castrat puis ténor. Ensuite par Berlioz qui a produit sa propre mouture en donnant le rôle d'Orphée à une femme, la célèbre Pauline Viardot. Mon frère David propose à son tour une nouvelle approche. Il reste très fidèle à Gluck mais réalise une oeuvre nouvelle, une vraie création. Son travail est génial. L'accueil critique à Bologne s'est révélé mitigé... Les journalistes ont déformé la réalité . Deux cars de la Scala avaient fait le déplacement le soir de la première. Ce public-là a créé une contestation, mais très minoritaire car les applaudissements dominaient. Hélas les journaux n'ont retenu que la contestation. La presse italienne a totalement déformé la réalité, allant même jusqu'à titrer en me faisant tenir des propos ridicules dans le style "Ne me sifflez pas !" Ce n'est pas mon genre. Pavarotti, lui aussi, pendant des années, été malmené en Italie. Vous êtes-vous réconcilié avec le public italien? Le public italien est venu tous les soirs et ça s'est bien passé. Je n'ai aucun problème avec le public italien. Seulement avec la Scala qui a tenté de dégrader mon image au moment de Aïda. D'ailleurs je fais un procès qui s'ouvrira bientôt. Une première audience est programmée mais curieusement la Scala ne répond toujours pas... Vous attaquez la Scala pour quels motifs? Sur tout ce qui s'est passé : trahison, non assistance à personne en danger - car j'aurais pu tomber dans le coma au moment de mon malaise - et enfin pour la préméditation : la Scala avait préparé un autre ténor de remplacement, m'empêchant de revenir sur scène. Alors qu'il aurait fallu stopper le spectacle pour me permettre de récupérer. Vous avez, depuis, triomphé dans "Aïda" à New York. Vous êtes rassuré? On fait tout un plat avec "Aïda" alors que c'est pour moi l'opéra le plus abordable. C'est celui qui me coûte le moins de fatigue. Je l'ai d'ailleurs ensuite repris à Barcelone. A New York, c'était quand même bien qu'on m'offre la chance de rechanter cette oeuvre. Sans répétition, puisque j'effectuais un remplacement au pied levé. Ça m'a prouvé toute la confiance du Metropolitan, un théâtre beaucoup plus haut que la Scala. L'opéra de Montpellier est également une maison que vous privilégiez. Notamment pour vos prises de rôle : Faust, Fiesque, Le Jongleur, Cyrano, Orphée... Un hasard? Ici on me fait confiance. On ne me considère pas comme un dingue quand je fais une proposition originale. On ne pense pas que je viens pour épater la galerie mais tout simplement pour partager un coup de coeur. Montpellier est en quelque sorte mon laboratoire où je peux travailler dans de bonnes conditions matérielles. Et puis le public d'ici a pour moi une véritable affection. L'opéra classique est-il trop figé? Non, il est très bien comme il est. Mais faire de nouvelles créations prouve que cet art est encore vivant avec des compositeurs, des chanteurs, et surtout un public qui a envie de découvrir de nouvelles oeuvres. Vous travaillez de plus en plus avec vos frères. Pourquoi? Je me suis aperçu que chaque fois que je travaille avec eux, les produits sont meilleurs. Regardez par exemple mes DVD : les plus intéressants sont ceux que j'ai réalisés avec mes frères. Techniquement mais aussi professionnellement : ils font ressortir toutes mes facettes, mes qualités d'acteur, comme dans "Cyrano" et "Paillasse". Mes frères ont toujours baigné dans le monde de l'opéra. Ils ont l'avantage d'être polyvalents : composition, décoration, mise en scène, réalisation...En plus, ils sont jeunes et passionnés. Ce n'est pas évident de trouver des metteurs en scène de 32 et 33 ans. Dans "Orphée", vous revivez un drame personnel : la disparition de votre première épouse. On n'en guérit pas. Même si aujourd'hui je suis heureux avec Angela, une femme sublime, mon enfant aussi. Je fais une belle carrière. Mais quand on voit la mort de si près, ça bouleverse toute votre existence. C'est vrai, comme Orphée, j'ai envie d'aller dans l'au-delà rechercher cette personne qui m'a quitté d'une mort si injuste à l'âge de 29 ans. J'habite ce rôle. Orphée, c'est moi. D'une façon plus générale, vous devez être proche des rôles? C'est indispensable. Quand j'entre dans un nouvel opéra, c'est parce que je suis tombé amoureux du rôle. Je deviens le personnage, j'adopte son style et bien sûr sa voix. Pour terminer, une question politique. Vous êtes toujours copain avec Nicolas Sarkozy? Oui, je l'aime bien. Il voulait même marier son fils avec ma fille ! Nicolas a un côté touchant. Beaucoup de monde est contre lui, mais chaque fois il s'en sort. C'est un peu mon parcours. Finalement, je me retrouve en lui. Mais je ne fais surtout pas de politique et j'ai des amis dans tous les partis. Roberto Alagna estrena opera concierto que reflexiona sobre la pena de muerte EFE, 7 February 2008 El Palau de les Arts Reina Sofía de Valencia acogerá el próximo martes el estreno de la ópera en versión concierto 'El último día de un condenado a muerte', escrita por los hermanos Roberto, Frédéric y David Alagna sobre la obra de Víctor Hugo y que reflexiona sobre el drama vigente de la pena capital. El tenor Roberto Alagna ha dicho hoy, en la presentación de esta obra, que el libreto 'llega al corazón a través de una música muy bella' que dirige Franck Villard con la participación de la Orquestra de la Comunitat Valenciana y el Coro Filarmónico de Praga. El elenco de este drama interior en dos actos y un intermedio lo completan la soprano Nathalie Manfrino, el barítono Stefano Antonucci y el bajo Erwin Schrott. Alagna ha justificado la ausencia de su esposa, la soprano rumana Angela Gheorghiu, como protagonista de este estreno en que 'es difícil encontrar el tiempo para estudiar una ópera, sobre todo cuando es una creación nueva, pero existe la posibilidad todavía de que Angela esté en la versión escénica, cuando se haga'. En este sentido, también ha aludido a la falta de tiempo para justificar el formato que acogerá el Auditorio del Palau de les Arts, la versión concierto de este libreto de los hermanos Alagna que el coliseo valenciano podría acoger próximamente en versión escénica. Además, el tenor francés ha manifestado su 'gran expectación' por escuchar el sonido con la orquesta en el foso, ya que en su último recital en el Palau de las Arts, ésta se encontraba todavía situada en el escenario. Sobre el origen de la idea, ha explicado que entre 1996 y 1997 vivió en Chicago (EEUU): 'allí, lejos de casa, yo mismo me sentía como un condenado a muerte y al explicar eso a mis hermanos, me mandaron el libro de Víctor Hugo, que me sugirió una música y la idea de hacer una ópera'. Alagna ha señalado también que, con el tiempo, 'esta obra se ha convertido en algo muy importante' para él y sus hermanos. 'Hemos comprendido -ha afirmado- que la pena de muerte existe en el mundo y aunque no queremos hacer política, sí creo en el amor y en el ser humano que ayuda al prójimo'. Por su parte, la intendente del Palau de les Arts, Helga Schmidt, ha destacado 'el mensaje profundo y actual que recoge y actualiza la adaptación de los hermanos Alagna contra la pena de muerte y de lucha contra las discriminaciones y los sufrimientos del ser humano'. Roberto Alagna, que ya participó en los conciertos de inauguración del Palau de les Arts en 2005, será también uno de los protagonistas de la Gala Puccini que se celebrará el próximo día 20 bajo la dirección de Plácido Domingo para conmemorar el 150 aniversario del nacimiento del compositor italiano. 'Me siento muy feliz de poder participar en este recital con Plácido y el resto de artistas', ha reconocido el tenor galo, quien cada año interpreta una obra de Puccini. "On a fait de l'opéra une arène de cirque" Marie-Aude Roux, Le Monde, 15 February 2008 Après la soprano Natalie Dessay en 2007, c'est au tour du ténor Roberto Alagna de parrainer la deuxième édition de Tous à l'opéra ! organisée samedi 16 février. La première journée portes ouvertes lancée par la Réunion des opéras de France avait attiré en 2007 plus de 75 000 spectateurs dans quelque vingt-cinq opéras de l'Hexagone. Oubliés les déboires de décembre 2006, quand il avait quitté la scène de la Scala de Milan en pleine représentation d'Aïda après avoir essuyé quelques huées. Roberto Alagna, opéré d'une tumeur bénigne en 2007, est aujourd'hui le ténor le plus populaire de la planète depuis la mort de Luciano Pavarotti. Son dernier enregistrement, Roberto Alagna chante Luis Mariano, a été Disque de platine. Pourquoi avoir accepté d'être la tête d'affiche de la journée Tous à l'opéra? S'il n'avait été question que d'une opération marketing, cela ne m'aurait pas intéressé. Les opéras en France sont pleins et l'art lyrique n'a jamais été aussi populaire. Mais il s'agit de convier les gens à voir l'envers du décor, d'assister à des répétitions, des ateliers, des conférences et des rencontres avec artistes et techniciens, de leur présenter les différents métiers de l'opéra. J'espère que cela suscitera des vocations qui permettront de découvrir les Roberto Alagna de demain. Vous-même, fils d'immigrés siciliens, avez été sensibilisé à l'opéra par le cinéma et la télévision? C'est en voyant des films comme Le Grand Caruso, tourné par le ténor superstar Mario Lanza, que j'ai pris le virus de l'opéra. Ma famille aimait le beau chant. Mon père, maçon, ma mère, couturière, chantaient, mais de là à faire une carrière ! A l'âge de 15 ans, j'ai commencé à faire de la variété dans un cabaret. Pendant les huit ans que ça a duré, je suis allé tous les après-midi voir un prof. Et puis j'ai réussi le Concours Pavarotti à Philadelphie en 1988, et cela fait bientôt trente ans que je n'ai pas quitté les scènes internationales. Comment expliquez-vous que les idées reçues sur l'élitisme à l'opéra aient la vie si dure? C'est parce qu'on fait croire aux gens que c'est inaccessible, qu'il faut être riche et cultivé ! Mais c'est faux et j'en suis la démonstration vivante. L'opéra, c'est une histoire d'amour qui parle des histoires d'amour. On a complètement oublié que c'est avant tout un divertissement pour s'éloigner du quotidien et faire rêver. On en a fait une affaire de spécialistes et d'aficionados, une arène de cirque avec des enjeux esthétiques. Là, c'est Roberto Alagna abandonnant Aïda et son rôle de Radamès à la Scala qui parle? Chanter aujourd'hui est devenu une performance surhumaine. Il y a d'abord la course aux décibels, des orchestres plus fournis, des salles plus grandes et même un public à l'écoute moins fine, habitué au bruit des villes et aux amplificateurs des Walkman. Et puis il y a les conditions de vie, les voyages, les avions, le stress des captations en direct, des transmissions sur Internet. C'est pour cela qu'on est tous sur les rotules physiquement, vocalement et psychologiquement. Vous dites souvent que le chanteur est passé au second plan? Un metteur en scène qu'on siffle est souvent très satisfait ; un chanteur qu'on siffle est toujours meurtri. Mais il ne faut pas qu'on se plaigne en France. Regardez en Italie ! A ce petit jeu-là, le "pays de l'opéra" est en train de devenir le pays de la comédie musicale ! C'est comme dans le football : les stars du terrain ne sont plus les joueurs mais les arbitres. A l'opéra, ce sont les metteurs en scène, qui, souvent, ne connaissent pas grand-chose à l'opéra. On ne peut pas mettre les chanteurs de côté et monter des productions où il n'y a plus de stars. C'est pour cela que vous produisez désormais des spectacles avec vos deux frères, David et Frederico Alagna? Enfant, jamais je n'avais pensé atteindre le niveau où je suis aujourd'hui. C'est vrai que ma famille est pour moi un facteur essentiel d'équilibre. J'ai été confronté à la mort très jeune. J'avais 29 ans quand j'ai perdu ma première épouse. Quant à mes problèmes de santé, le 18 mai 2007 à Paris, j'avais invité toute ma famille au Théâtre des Champs-Elysées car je pensais que c'était mon dernier récital. J'entrais le lendemain à l'hôpital pour me faire enlever une tumeur bénigne derrière l'oeil droit et je croyais que ma carrière était finie. Quand je me suis réveillé, la première chose que j'ai faite, c'est essayer ma voix. La famille était là, pas les amis ! Alors, vous voyez, les gens qui pensent que j'ai un ego surdimensionné ne me connaissent pas. C'est que l'opéra est toute ma vie. Journée Tous à l'opéra !, samedi 16 février, dans ving-huit opéras en France. Journée spéciale sur France Musique et sur Arte. Sur Internet : www.tous-a-lopera.fr. |
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