ALAGNA MAIN PAGE
ARTICLES INDEX
REVIEWS INDEX
VOCE DI TENORE SITE MAP
SITE NEWS & UPDATES
CYRANO DE BERGERAC

Articles and Interviews
CLICK IMAGE TO ENLARGE


Roberto Alagna: superbe Cyrano, La Libre Belgique, 26 March 2005
Das Interview: Roberto Alagna, Das Opernglas, April 2005

______________________________________________________
Roberto Alagna: superbe Cyrano
NicoIas Blanmont, La Libre Belgique, 26 March 2005

Le ténor français s'est battu pour monter une oeuvre oubliée: le «Cyrano de Bergerac» de Franco Alfano, adaptation de 1935. Une révélation superbe.

ENTRETIEN

Après quelques mois d'éclipse, Roberto Alagna revient sur le devant de la scène. Avec une nouvelle casaque (Deutsche Grammophon), mais surtout avec deux nouveautés en DVD. Un récital capté en janvier 2001 lors de la réouverture de la salle Gaveau, mais aussi et surtout le premier enregistrement mondial d'un ouvrage qui se révèle passionnant: le «Cyrano de Bergerac» de Franco Alfano, adaptation réalisée en 1935 de la célèbre pièce de Rostand. Un rôle qui sied comme un gant au ténor français, capable comme peu d'autres de phraser le français avec pareille intelligibilité.

«J'ai souvent joué à Cyrano: cela faisait partie de mes héros favoris, Zorro pour le côté masque, Robin des Bois pour le costume et les épées, Cyrano pour le côté homme complexé et en même temps admirable en tout, Don Quichotte pour le rêve et cette envie d'aller plus loin... Tous ces personnages, c'est un peu Roberto Alagna. Alors, quand j'ai découvert la partition de l'opéra d'Alfano, j'ai quasiment crié au miracle parce que j'ai toujours rêvé de cette oeuvre et que je me disais «Quel dommage qu'il n'y ait pas eu un compositeur qui ait pensé à confier ce rôle à un ténor». J'ai versé ma petite larme parce que je trouvais la musique absolument sublime, et je me suis battu pendant sept ans pour le monter. Placido Domingo, lui, a essayé de le monter pendant dix ans! Et ce n'est que maintenant (en mai prochain NdlR) qu'il va le monter au Met.»

Pourquoi cet ostracisme?

Parce que Alfano a souvent été considéré simplement comme l'élève de Puccini, et comme un musicien médiocre. C'est un peu la faute de Toscanini aussi: quand il a arrêté en plein milieu le final de «Turandot» en disant «ici s'arrête la musique de Puccini», il a fait un tort énorme à Alfano. Dont l'attitude sous le fascisme n'a rien arrangé. Enfin, Alfano était à la fois Italien et Français, mais en France sa musique était considérée comme trop italienne, alors qu'en Italie on la jugeait trop française. Mais pour moi, Cyrano c'est un chef-d'oeuvre.

Allez-vous monter l'ouvrage sur scène à présent?

Idéalement, je suis prêt à le monter partout où on me le propose, mais j'attendais d'avoir le DVD pour le montrer aux directeurs d'opéra. La saison prochaine, nous le referons déjà à Montpellier. La captation du DVD a été faite à Montpellier, mais c'était pendant la grève des intermittents, et le festival a été annulé. On n'a pas pu avoir un vrai public dans la salle, sauf pour l'entrée de Cyrano au début, et c'était déjà miraculeux qu'ils nous aient permis de filmer. Mais c'est le rôle de ma vie: je n'en trouverai jamais un autre aussi beau pour moi. S'il ne m'en restait qu'un, ce serait celui-là. Je n'ai jamais été aussi bouleversé par un rôle: quand nous étions en répétition, c'était la canicule, nous étions en short, moi j'avais toujours mon faux nez - je voulais m'y habituer, notamment parce que cela change les résonances de la voix - et je ne pouvais pas faire la fin, lire la lettre de Roxane, parce que je tombais en larmes. Vous savez, Monsieur Mortier est venu, je lui ai montré et il a versé sa petite larme!

L'opéra est plus dramatique que la pièce de Rostand. Il y manque par exemple la tirade du nez...

C'est parce qu'on va à l'essentiel. La tirade du nez ne manque pas parce que l'histoire du nez est suffisamment suggérée au début: on a compris, on n'a pas besoin d'en faire tout un plat. Dans la pièce, il n'y a pas de musique, alors la tirade du nez sert de musique: mais dans l'opéra, ce n'est plus nécessaire. On n'a pas non plus la scène «tombé de la lune», ni le capucin, mais c'est justement cette concision qui fait la force de l'opéra d'Alfano: l'intensité ne tombe jamais, alors que dans la pièce il y a quelques longueurs. Grâce à la musique, c'est même plus fort que la pièce, cela va plus loin dans le sentiment. Quand vous pensez que Alfano lui-même n'a jamais entendu cette version originale! Pour la création en 1936, il a été obligé de retravailler l'oeuvre pour en faire quelque chose de plus italianisant. Dans la scène du balcon, on a enlevé certaines phrases de Cyrano parce qu'elles étaient trop difficiles et on les a attribuées à Roxane: tout était dénaturé! Nous avons travaillé sur le manuscrit, et avons tout rétabli: dans notre version, il n'y a pas un mot qui ne soit pas de Rostand. Il a même fallu convaincre les ayants droit, qui pensaient que la dernière version correspondait à la volonté réelle de Alfano, ce qui n'est pas le cas.

Cyrano de Bergerac : DVD DG 476 739-6; Live in Paris: DVD DG 476 739-7, distr. Universal.



Das Interview: Roberto Alagna
Das Opernglas, April 2005

Sänger haben heute keine Lobby" - Roberto Alagna ist auf dem Höhepunkt seiner Karriere und sich nicht zu schade, Klartext zu reden. Unser Mitarbeiter Dr. Andreas Laska sprach mit ihm in München. Ausschnitte aus dem Interview:

Herr Alagna, Sie haben gerade den Cavaradossi an der Bayerischen Staatsoper gesungen - ein ziemlich spätes Hausdebüt. Überhaupt hört man Sie nur selten in Deutschland. Woran liegt das?

Das hat verschiedene Gründe. Da sind zum einen die Verträge: Die sind in Deutschland meist völlig standardisiert; für individuelle Wünsche bleibt kein Freiraum. Dann gibt es das Problem mit den hohen Steuern, sodass von der Gage nicht so viel übrig bleibt, wie man gern hätte. Wenn man dann ein Flugticket auch nur noch in der Economy Class bezahlt bekommt...

Und dann die Inszenierungen! Die sind oft nicht gut oder zumindest nicht nach meinem Geschmack. Gerade München hat mich ja schon öfter angefragt, zum Beispiel für »Manon Lescaut«. Doch dann habe ich das Video von der Produktion bekommen: Vier Akte lang dieselbe Treppe und das Ganze ohne Pause. Nein, so etwas mache ich nicht mit.

Wie müsste denn eine Inszenierung aussehen, die nach Ihrem Geschmack ist?

Das müsste eine moderne Inszenierung in traditionellem Gewand sein. Mit modern meine ich die Personenführung, die Gestik. Sänger müssen spielen - wie im Theater oder im Film. Mit dem traditionellen Gewand meine ich das Bühnenbild. Kinofilme bekommen immer noch opulentere Ausstattungen, während in der Oper alles immer abstrakter wird. Schöne Bühnenbilder, die bereits von sich aus eine Geschichte erzählen, die etwas zum Stück aussagen, sind verpönt. Statt dessen zeigt man uns aktelang eine leere Bühne, am besten noch in dämmrigem Licht. Aber die Leute wollen etwas Schönes sehen - im Kino genauso wie in der Oper! Das Kino- und das Opernpublikum, das sind doch im Prinzip dieselben Leute.

Dabei bin ich keineswegs grundsätzlich gegen zeitliche oder örtliche Verlegungen, aber sie müssen intelligent gemacht sein und dürfen nicht der Musik widersprechen. Es kann doch nicht sein, dass wir Sänger zu absoluter Partiturtreue angehalten werden, dass wir alles ganz original und nach den Wünschen des Komponisten realisieren müssen, während sich die Regisseure immer weiter von den Intentionen der Autoren entfernen.

In diesen Tagen erscheint bei Universal eine DVD von Franco Alfanos »Cyrano de Bergerac« mit Ihnen in der Titelrolle. Warum hat das nicht Ihre bisherige Exklusivfirma EMI produziert?

Ich habe meine Zusammenarbeit mit EMI beendet. Das hat nichts damit zu tun, dass ich unzufrieden wäre, aber nach zehn Jahren Exklusivvertrag habe ich Lust auf etwas Neues. Für die Produktion habe ich zusammen mit meinem Manager Levon Sayan meine eigene Produktionsfirma gegründet. Dann bin ich nicht der Willkür eines Regisseurs ausgeliefert, sondern kann Produktionen so gestalten, wie ich sie mir vorstelle.

Oper ist eine ausgesprochen teure Kunstform. In Zeiten leerer Staatskassen können viele Produktionen nur noch mit Hilfe von Sponsoren realisiert werden. Ist das Ihrer Meinung nach der richtige Weg?

Selbstverständlich. Die Oper muss sich den Gegebenheiten anpassen. Und dazu gehören Sponsoring und Werbung - genauso wie beim Sport. Oper müsste überhaupt viel medienwirksamer aufgezogen werden.

Immer wieder knüpfen Sponsoren ihre Gelder aber an Bedingungen, besonders, was den Stil der Inszenierung betrifft. Ist das nicht ein Eingriff in die Freiheit der Kunst?

Nein. Sponsoren helfen uns, die Vormacht der Regisseure und Dirigenten zu brechen. Es sind doch die Sänger, die eine Aufführung tragen. Nur haben Sänger heute keine Lobby. Sie müssen sich alles gefallen lassen. Wenn Sie in einem Programmheft die Biografie eines Sängers lesen, dann steht dort immer, mit welchen Dirigenten und Regisseuren er gearbeitet hat. Haben Sie schon einmal zu lesen bekommen, mit welchen Sängern ein Dirigent oder ein Regisseur zusammengearbeitet hat? Wir befinden uns da auf dem Holzweg. Warum bleiben in Italien, im Heimatland des Belcanto, die Theater halb leer? Weil die Sänger nicht mehr wichtig sind, weil es keine Stars und keine Diven mehr gibt wie früher. Wir brauchen wieder Stars und Diven! Nur die machen Oper spannend, nur die holen das Publikum ins Theater. Nicht die Inszenierungen.

Ihre Frau Angela Gheorghiu und Sie werden oft als das "Traumpaar der Oper" bezeichnet. Wie gehen Sie mit solchen Etiketten um?

Ich finde das ganz wunderbar. Es müsste noch viel mehr Sängerehepaare oder "Traumpaare" geben. Das würde die Oper wieder interessanter machen. Wenn die Medien sich dem Bereich Oper zuwenden, dann geschieht das immer auf eine so langweilige, konventionelle Art und Weise. Immer diese Aufführungskritiken, die irgendwo alle gleich sind! Die Medien müssten mal etwas anderes ausprobieren. Das Publikum zu Wort kommen lassen, die Sänger über die Aufführung befragen. Aber Opernsänger haben ja immer so viel Angst, laut und deutlich die Wahrheit zu sagen. Ich habe da kein Problem; auch wenn ich damit mal jemanden schockiere.

Und noch etwas: Die Medien müssen viel mehr Klatsch und Tratsch über Opernsänger veröffentlichen! Das interessiert die Leute. Bei den Filmschauspielern wissen wir doch auch eine Menge Gerüchte über ihr Privatleben. Warum also nicht bei Opernsängern?

Wie Sie schon angedeutet haben, ist das aber vielleicht nicht im Sinne aller Ihrer Kollegen...

Am Anfang vielleicht nicht. Aber wenn sie erst einmal sehen, wie viel Erfolg man damit hat, wie bekannt man wird, dann werden sie sich bald daran gewöhnen. Da bin ich mir sicher.


BACK TO TOP

This page was last updated on: March 30, 2005