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Chorégies d'Orange Festival  2005
Press Conference: Roberto Alagna & Angela Gheorghiu
Photo from Midi Libre, 28 July 2005


L'opéra par Alagna, Midi Libre, 28 July 2005
Gheorgiu et Alagna réunis, Le Figaro, 30 July 2005

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L'opéra par Alagna
R. Massabuau, Midi Libre, 28 July 2005

Avec son épouse Angela Gheorghiu, le ténor Roberto Alagna chantera « La Bohème » à Orange dès samedi. Evénement

Que représente pour vous cet ouvrage que vous avez chanté sur les plus grandes scènes, et souvent avec votre épouse pour partenaire?

C'est un opéra qui restera toujours cher à notre cur.
En ce qui me concerne, dramatiquement et vocalement, l'ouvrage me touche beaucoup, même si pour le ténor il faut mesurer que le rôle de Rodolfo reste très difficile à chanter. La Bohème est bouleversante parce qu'elle associe à la fois la jeunesse et la mort de la jeunesse.

Vous est-il arrivé d'avoir à vous intégrer à une mise en scène qui ne correspondait pas à vos attentes?

Une seule fois, heureusement, à Monte-Carlo, dans une structure composée de métal. Il n'y avait pas de poésie. Avec Nicolas Joël, qui réalise le spectacle des Chorégies d'Orange, aucun souci de ce genre en revanche. Il sait rendre toutes les choses faciles avec les artistes.

Que pensez-vous du « Cyrano de Bergerac » qui vient de sortir en DVD?

Cette aventure avec le Cyrano de Bergerac d'Alfano, est très importante. Nous allons d'ailleurs le donner à Montpellier la saison prochaine. Je crois que c'est mon opéra de chevet, tous les rôles sont dans celui de Cyrano.

La deuxième représentation de « La Bohème » d'Orange sera retransmise à la télévision. Cette expérience vous convient-elle?

Quand l'opéra s'adresse au plus grand nombre, je suis toujours partant. C'est un exercice redoutable pour tous les artistes, mais c'est un tel bonheur de participer à un spectacle et de faire rêver.

Vous êtes désormais un habitué du Théâtre antique. Avez-vous d'autres projets pour les Chorégies?

Dès l'an prochain il y aura Aïda, et des projets se précisent pour Le Trouvère et Faust.

Des projets qui limitent vos espoirs de vacances prochaines?

Avec mon épouse Angela, nous travaillons déjà tous les deux sur le calendrier 2010...



Gheorgiu et Alagna réunis
Jean-Louis Validire, Le Figaro, 30 July 2005

Les Chorégies s'ouvrent ce soir avec «La Bohème» de Puccini interprétée par un couple de légende
Orange : Gheorgiu et Alagna réunis

Aujourd'hui et mardi, les Chorégies d'Orange offrent, sous la direction de Jesus Lopez-Coboz, La Bohème, de Giacomo Puccini, avec Roberto Alagna et Angela Gheorgiu dans les rôles de Rodolpho et Mimi. Un succès assuré tant le couple apparaît aujourd'hui comme le duo imbattable dans ce répertoire, comme Luciano Pavarotti et Mirella Freni l'étaient pour la génération précédente. En plus, si l'on peut dire, les deux chanteurs sont mari et femme dans la vie, prolongeant ainsi le mythe pour le grand public.

«J'ai toujours bien chanté avec les autres, mais avec Angela la complicité est évidente. C'est une sorte de baromètre quand nous nous retrouvons pour savoir où nous en sommes. Nous avons débuté ensemble dans La Bohème. Nous nous sommes mariés à l'issue d'une représentation au Metropolitan. Le maire de New York, Giuliani, est venu sur scène nous unir», raconte avec émotion, dans une histoire à la limite du chromo, Roberto Alagna.

Mais ce qui pourrait paraître excessif est transcendé, dans la légende de ce couple, par la qualité de la prestation musicale qu'il offre. Alagna, c'est une des plus belles voix de ténor actuelles, une diction et un phrasé impeccables et aussi un engagement total dans la musique française. Et avec cela un côté bravache, un caractère de ténor, en quelque sorte, lorsqu'il confie : «Pour moi la tonalité de Rodolfo est plus originale que Mimi pour Angela. A 42 ans, le contre-ut devient plus problématique. Mais je chante Werther, c'est plus difficile, et le rôle de La Bohème me convient. Je fais toujours le contre-ut, alors que Domingo, Carreras  les gens ne le savent pas et ne s'en rendent pas compte  n'ont jamais chanté dans le ton. Pavarotti a arrêté à 40 ans.»

«C'est mon côté panache à la Cyrano, concède-t-il. C'est aussi une façon de s'obliger à travailler en maintenant une voix claire. Ce que je fais dans Faust tous les soirs. C'est une sorte de défi personnel.»

De son côté, Angela Gheorgiu est sûrement dans le «vérisme», plus d'ailleurs que dans le bel canto. C'est une chanteuse exceptionnelle à la voix ample et fluide dotée d'un timbre magnifique. Chanter ensemble leur permet en outre de se croiser dans des carrières qui les éloignent. «Angela est ma partenaire naturelle, or nous n'avons pas chanté depuis octobre. C'était d'ailleurs La Bohème, à Los Angeles, regrette Roberto. Je souhaite chanter le plus possible avec elle, s'arranger pour faire coïncider nos plannings pour pouvoir être dans le même théâtre en alternance ou enregistrer dans une ville lorsque l'autre y joue.»

«Avec Roberto, je suis sur la même longueur d'onde et je suis contente de faire La Bohème. C'est l'opéra que nous avons le plus chanté ensemble et qui a marqué toutes les étapes de notre vie. Si on ne chante pas plus souvent, c'est uniquement une question de répertoire. Tout ce qu'il chante ne m'intéresse pas forcément», renchérit Angela. Mais elle ne veut pas limiter son répertoire en raison de ses liens affectifs, aussi forts soient-ils. «Je suis une chanteuse d'opéra. C'est mon destin, avec ou sans Roberto. Il faut avoir quelque chose de spécial pour affronter des milliers d'yeux et d'oreilles qui vous regardent et écoutent. Il faut un talent hors du commun. Avec Roberto, c'est magique. Mais je ne peux pas manger le même plat tout le temps, cela dépend de mon envie», affirme-t-elle avec la belle assurance de la cantatrice adulée. Il est vrai que la profession ne tolère guère le doute, qui est plus nocif que l'enrouement pour un chanteur.

Poursuivant sur le registre du vérisme, étendu à sa propre vie, la soprano trouve dans son expérience personnelle une motivation supplémentaire pour cet opéra qui accompagne toutes les phases de sa déjà longue carrière. «Je chantais encore fin juin La Bohême à Covent Garden, explique-t-elle. J'ai passé mon diplôme à l'Académie de musique avec Mimi. C'est une histoire française avec une musique italienne au confluent de ma culture. C'est aussi la vie que j'ai connue en Roumanie. Nous vivions exactement dans le même état de pauvreté, partageant avec les collègues instrumentistes ou danseurs une précarité, en raison de nos moyens limités, mais une joie de vivre.»

En tout cas, les deux chanteurs sont heureux de se retrouver dans le théâtre antique. «Je suis ravi de me retrouver à Orange, avoue Alagna. On n'a pratiquement pas besoin de décors. Le son est formidable et il y a une grande proximité avec le public, contrairement à Vérone. Orange est mieux conçu pour le théâtre. C'est un lieu magique. Je ne me fais aucun souci.» Ce que confirme avec chaleur Angela Gheorgiu. Son mari trouve une raison supplémentaire à son bonheur d'être devant le mur d'Auguste : «Raymond Duffaut est un vrai complice à qui je fais confiance depuis le début. Nous avons des projets pour dix ans (Aïda, Le Trouvère, Faust).»

Cet hommage à celui qui préside aux destinées des Chorégies s'ajoute à celui de Michel Plasson et montre, au milieu des difficultés, l'attachement des artistes à ce lieu d'opéra populaire.

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This page was last updated on: July 31, 2005